Isabelle Monsch-Beauchard vit un enfer. Cette habitante de l’Ouest de Nice (Alpes-Maritimes) réside pourtant dans une charmante maison, placée légèrement en hauteur, à quelques minutes à pied de la mer et de nombreux commerces du quartier Carras.
Dans ce panorama idyllique de la Côte d’Azur, il faut aussi compter sur le bruit de la voie Mathis, qui passe sous sa terrasse et son jardin, les trains SNCF et de fret au milieu de celle-ci et surtout, les avions qui décollent de l’aéroport, à quelques centaines de mètres de là. « Les nuisances sonores sont permanentes. »
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« Le bruit est permanent »
Depuis plusieurs années, cette retraitée de la fonction publique n’en peut plus. Avec son mari, elle a bien entrepris des travaux pour installer des doubles vitrages plus performants, mais jure que la seule aide qu’elle a reçue est celle de « Ma Prime Rénov’ » et pas de l’aéroport. « Et encore, c’est une aide de 1.000 euros sur une facture de 8.000 euros. »
Malgré cela, « le bruit est permanent », répète-t-elle.
Il reste un bruit de fond et cela ne change rien si l’on veut manger sur la terrasse ou aller dans le jardin. On ne peut pas en profiter : nerveusement, ça atteint. On en bave continuellement.
Pas question de déménager
Mais alors, pourquoi ne pas déménager ? « On a tous nos souvenirs ici, malgré ces problèmes », glisse-t-elle alors qu’un avion passe.
Isabelle, institutrice à l’époque, a acheté cette petite propriété charmante en 1996 avec son mari, lui aussi fonctionnaire. Ils ont déjà, à ce moment-là, deux enfants : l’un de 6 ans, l’autre de 4 ans. Leur troisième enfant est né deux ans plus tard. La voie Mathis n’est encore qu’une voie assez lointaine et les trafics aérien et ferroviaire ne sont pas ceux qu’ils sont devenus aujourd’hui.
« C’est un rêve qui se réalisait », se souvient-elle. Cette maison est leur premier achat immobilier, dans lequel le couple vit toujours. Surtout, avec leur pension de retraite de la fonction publique, les époux n’ont « pas le budget » pour trouver une maison similaire ailleurs : le coût de la vie a, lui aussi, bien évolué en 28 ans.
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Une pollution avérée
Sa colère est donc immense. « Mon plus jeune fils, qui n’a connu que cette maison, a fait de l’asthme et a eu des problèmes de respiration », indique-t-elle. Elle n’a aucune preuve de corrélation entre les pollutions sonores et atmosphériques générées par ces nuisances et les problèmes de santé de son fils. « Mais cela peut être des prédispositions. »
Lorsqu’elle fait le ménage, elle relève souvent « des particules sur les fenêtres. Sans compter les particules fines et très fines dans l’air que l’on ne voit pas. »
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La voie Mathis ouverte la nuit
Ainsi, avec « 30 vols par jours » environ, estime-t-elle à la louche en ce moment, « des trains toutes les cinq minutes » et les voitures incessantes sur la voie Mathis, elle s’est malheureusement habituée au bruit.
« L’autoroute urbaine est ouverte quasiment toutes les nuits contrairement à ce qui est dit, certains motards la prennent à 130 km/h », peste-t-elle.
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Habitante engagée
Elle milite ainsi contre l’extension de l’aéroport et demande que des mesures soient prises pour améliorer la vie à côté de la voie Mathis : une fermeture nocturne réelle de la route, des contrôles de vitesse et de son, un enrobage phonique similaire à ce qui a été réalisé à Cimiez… « La recouvrir dans son intégralité » est aussi une demande de la riveraine.
Isabelle note toutefois des améliorations, comme la fermeture du trafic aérien la nuit. « C’est mieux, mais les avions volent de 6h à 23h, cela a quand même un impact certain. »
Des collectifs seront reçus par le ministère des Transports
Une manifestation s’est tenue ce mercredi soir sur le quai Rauba Capéu, à l’initiative de l’Alliance écologique et sociale 06, contre le projet d’extension de l’aéroport de Nice. « Il faut que le gouvernement légifère et, ensemble, que nous réduisions la consommation, le nombre d’avions et le trafic aérien », lance Thierry Bitouzé, membre du Collectif citoyen 06.
Dans une mise en scène avec une personne jouant la France, malade, entourée d’avions, des membres soignants énumèrent les problèmes liés aux pollutions atmosphériques : augmentation de la température sur la surface de la planète, « risques épidémiques », « maladies variées »…
Une délégation niçoise ira au ministère des Transports, ce vendredi 15 mars, à Paris.
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