Les Alpes-Maritimes face à la double crise de l’immobilier et du logement

Les signaux sont au rouge depuis de nombreux mois. Aucun miracle n’ayant permis d’inverser la tendance, la situation dans l’immobilier reste « particulièrement préoccupante », selon les mots de Jean-Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d’Azur. « Au-delà de la filière immobilier, c’est l’attractivité du territoire et le développement des entreprises azuréennes qui est en jeu. »

Pas de baisse des prix

Le marché de l’existant est en recul de 19 % au premier semestre 2024 par rapport à celui de 2023 qui était déjà en retrait. En cause, l’inflation, l’insolvabilité des ménages, l’attentisme des acquéreurs.

Concernant les prix, « nous sommes un peu l’exception nationale », souligne Muriel Fernand, responsable de la filière immobilier au sein de la CCI NCA, car « les prix ne baissent pas de façon significative. » Le mètre carré sur la Côte d’Azur se vend en moyenne, dans la seconde main, à 4 766 euros. S’il était à plus de 5 000 euros l’an dernier, il a longtemps oscillé autour des 4 000 euros. « Ces prix restent très élevés par rapport à la capacité des actifs », reprend-elle.

Président de la FNAIM, William Siksik confirme cette « exception en France avec des prix qui ne baissent pas ou peu. Les volumes de ventes sont revenus à 23 000 mais les prix stagnent. »

Près de 7 000 euros le m2 dans le neuf

Le marché du neuf se lit quant à lui en trompe-l’œil : si les mises en vente (au premier semestre 2024 par rapport au premier semestre 2023) ont augmenté de + 13,6 %, les ventes de + 6 %, et le nombre de logements disponibles de + 8,6 % à 2 624, il faut y voir de « fausses bonnes nouvelles », selon Muriel Fernand. « Ces indicateurs sont certes en hausse mais il ne s’agit en fait que d’un rattrapage. »

Dans les Alpes-Maritimes, la crise de l’immobilier s’ajoute à la crise du logement — Photo : Olivia Oreggia

Le prix du mètre carré dans le logement neuf disponible s’élève à 6 996 euros. « Nous avons une spécificité dans les Alpes-Maritimes, confirme Hervé Accorsi, président de la chambre des notaires. Nous n’avons pas de baisse de prix, ce qui explique en partie la situation compliquée que nous vivons. Il y a deux crises : la crise immobilière, c’est-à-dire conjoncturelle due à la hausse des taux, l’inflation, et, ce qui est embêtant, une crise du logement, c’est plus politique. »

« Laissez-nous construire ! »

Pour la Fédération des promoteurs et son président, Laurent Tirot, la difficulté passe d’abord, « spécifiquement dans ce département, par un problème d’offres qui chutent de façon drastique. » Le nombre de permis de construire délivrés ne cesse en effet de baisser depuis 2015, passant de 169 à 98 en 2023. Il devrait atteindre les 108 à fin 2024. « L’acte de bâtir est devenu anxiogène pour les maires. Les refus de permis depuis 2019 représentent 3 000 logements dont 1 000 logements sociaux. Quant aux recours, ils concernent 2 000 logements. Ça, c’est une spécificité, un sport local que d’engager des recours. Laissez-nous construire, de façon vertueuse bien sûr, mais laissez-nous construire », plaide Laurent Tirot qui craint de voir les refus se multiplier au fur et à mesure qu’approcheront les prochaines élections.

Un millier d’emplois déjà supprimé dans le BTP

Mécaniquement, derrière ces façades immobilières, les professionnels du BTP sont particulièrement touchés. Dans les six premiers mois de l’année, 1 046 emplois salariés et 636 emplois intérimaires ont ainsi été supprimés. « Et cela ne peut pas s’arrêter là, c’est mathématique, déplore Lionel Dolciani, vice-président de la fédération du BTP06. Quand on voit – 37 % de mises en chantier, c’est fatalement – 37 % de travail dans le neuf sur 2025 et 2026. On va vraisemblablement atterrir à – 2 000 emplois à fin 2025. Notre horizon dans le BTP est noir. »

Vice-président de la fédération du BTP 06, Lionel Dolciani (au centre) fait état d’un « horizon noir » en 2025 et 2026 pour le secteur de la construction — Photo : Olivia Oreggia

Des difficultés qui ont démarré avant même le Covid, dès 2019, avec les premières hausses du prix des matières premières, et qui ne cessent de s’accentuer depuis. Car si les travaux publics tirent leur épingle du jeu (+ 5,6 % d’activité), la construction devrait essuyer de nombreuses défaillances l’an prochain.

La Fédération du Bâtiment a lancé une cellule de crise il y a un an, particulièrement sollicitée depuis juin-juillet. Elle regroupe Urssaf, direction générale des finances publiques, DREETS – direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités-, chambres consulaires, ProBTP, Caisse des congés payés du Bâtiment, associations de soutien psychologique comme EntreHead… Tout pour aider les dirigeants concernés. « Il faut réagir dès qu’il y a le moindre souci, des solutions existent en amont, comme des échelonnements par exemple » souligne Lionel Dolciani.

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