Cédric Descieux s’est acheté un appartement, mais il est SDF. « Ça fait des mois que je dors chez des amis à droite et à gauche, sur un matelas gonflable, raconte ce salarié dans la construction. Je suis au bout du rouleau ».
Il y a deux ans, il a acheté un appartement au 20, boulevard de Riquier, pour rebondir après sa séparation. 159.000 euros le trois-pièces en centre-ville de Nice, assez grand pour accueillir ses deux enfants de 7 et 9 ans, dont il partage la garde. C’était trop beau.
L’immeuble maudit, qui s’effondre (à nouveau)
Le 1er juin 2023, la malédiction de l’immeuble refait surface. Cédric est évacué avec les 26 autres habitants, après que la ville de Nice a pris un arrêté de péril imminent. L’édifice est craquelé de partout, parcouru de fissures. Sonné, Cédric quitte l’immeuble avec quelques affaires primordiales.
Le début de l’enfer. La machine judiciaire s’est mise en route. Un expert a été mandaté pour estimer s’il est possible de laisser les habitants revenir, et sous quels travaux. Et ensuite, déterminer les responsables et donc ceux qui vont payer. Les propriétaires et le syndic sont sur la même ligne: ils accusent le promoteur Sagec, qui s’est mis à construire un bâtiment accolé au leur.
« Résister, le temps des procédures »
La même histoire s’était produite trente ans plus tôt. La Sagec qui construit un immeuble (de l’autre côté, cette fois). L’évacuation. Et la bataille judiciaire. Quinze ans avant que la Sagec ne soit condamnée, selon le syndic. Qui se dit confiant.
« Ça prend du temps, de définir les responsabilités, regrette Didier Gomet, gérant de MJM syndic. On avance certains frais, mais les études judiciaires coûtent des dizaines de milliers d’euros. On sait qu’on gagnera, mais il faut résister le temps des procédures. »
Charges et crédits immobiliers courent toujours
Après cette nouvelle évacuation, l’immeuble a été barricadé, la mairie a installé une alarme. Les frais continuent de courir. Charges, mais aussi crédits immobiliers. Résultat, tout le monde a dû retrouver un logement, tout en continuant de payer pour le 20 boulevard de Riquier.
Mais pas Cédric Descieux. La mairie lui a proposé deux appartements, qu’il a déclinés. Trop loin, trop cher, trop petit pour accueillir ses enfants, soutient-il. Trop exigeant, pour la municipalité.
« Mes affaires sont à l’intérieur »
Avec son salaire à 1.800 euros par mois et son crédit de 500 euros, il coince. Il cherche un deux-pièces pour 600 euros, près de l’école de ses enfants, dans le quartier du port. « Et encore, je ne sais pas comment je vais faire ».
Le regard triste, il en veut à tout le monde. À la municipalité qu’il accuse de l’avoir « abandonné », alors qu’elle a pris l’arrêté de péril. Il ne comprend pas comment des permis de construire ont pu être délivrés à la Sagec, vu le passif. Et les vendeurs de l’appartement qui ne l’ont pas prévenu…
Et puis, il y a cette « fatigue morale ». « Je dors sur un matelas depuis des mois. Je ne peux pas aller aux toilettes quand je veux. Mes enfants comprennent, mais ils sont dans l’attente. Comme toutes mes affaires, la moitié de mes fringues, mes collections de vinyles… Je les mettrais où? Tant que je n’ai pas de chez moi… »
Voilà sept mois que l’immeuble maudit a été évacué. L’assurance de Cédric Descieux avait accordé une suspension de six mois de son crédit. Mais il sait que la situation va durer des années. « Les travaux vont coûter des millions. Qui va payer? » Et puis, le père de famille s’en va. « Je suis en retard. Ce soir, j’ai les enfants deux heures, j’ai de la chance. »
« Nous avons fait des propositions, il les a déclinées », indique la Ville
Dans son témoignage, Cédric Descieux en veut beaucoup à la mairie. Elle a pris l’arrêté de péril imminent qui a engendré l’évacuation durable de l’immeuble, alors il la tient pour responsable de sa situation. « Je trouve ça dégueulasse, il y a une évidente relation de cause à effet. Et que la mairie considère que je fais la fine bouche… »
En réalité, la Ville a proposé des solutions de relogement à Cédric, comme aux autres propriétaires.
Mais il les a déclinées. « Ils m’ont proposé un grand logement, mais loin et cher (750 euros). Puis un studio de 17m² dans le Vieux-Nice. Ce n’est pas possible, pour mes enfants. J’ai refusé, et la mairie m’a trouvé trop exigeant. Alors ils m’ont abandonné, alors qu’ils nous ont fait expulser. Si j’avais su, j’aurais pris le studio, plutôt que d’être un vagabond. »
« On est allés au-delà du règlement »
De son côté, la Ville assure avoir relogé huit familles, dans l’urgence de la prise de l’arrêté de péril: quatre locataires et quatre propriétaires.
« Nous en tant que ville de Nice, n’avions pour obligation que de prendre en charge les locataires et sous-locataires, défend Jennifer Salles-Barbosa, adjointe au maire déléguée aux seniors et à la solidarité. On est allés au-delà du règlement. On a pris en charge tout le monde ».
« Nous avons proposé à M. Descieux un suivi intensif et des logements du parc du CCAS. Deux, qu’il a refusés. Il a un périmètre trop restreint, nous n’avons pas d’adresse au port dans notre parc. Il a indiqué qu’il n’avait plus besoin d’être suivi. On a fait des propositions, on n’était pas obligé, il les a refusées. »
Quant à l’arrêté de péril: « Si nous ne lavions pas pris, que l’immeuble s’effondre avec des familles et que des gens décèdent, nous sommes responsables. Qu’est-ce qu’on ne serait pas allé dire? »
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