Les experts du site d’annonces Seloger.com en sont convaincus : sur le front de l’immobilier, désormais, « le pire est derrière nous ».

771 000 ventes d’ici fin 2024

Selon leurs prévisions, officialisées mardi lors d’une conférence de presse, et celles du spécialiste de l’estimation immobilière Meilleursagents, le marché, en berne depuis plusieurs mois, devrait repartir en France et atteindre les 771 000 ventes d’ici à la fin de l’année, puis 900 000 en 2025, après trois ans de décrue qui l’ont fait dégringoler jusqu’à son plus bas niveau en août (756 000 transactions).

Le seuil du million d’achats, qui montre généralement une bonne rotation des biens immobiliers, est encore hors de portée, mais la tendance repart à la hausse, portée par des signaux au vert.

Un point de bascule

D’abord, le coût des emprunts diminue encore en ce mois de septembre, ce qui augmente mécaniquement la capacité d’achat des ménages. Les nouveaux barèmes tarifaires dévoilés ce lundi par les banques traduisent une baisse des taux de 0,10 à 0,30 point.

Soit un crédit proposé à 3,6 % sur vingt ans, en moyenne. Un chiffre qui varie d’une banque à l’autre et reste évidemment intimement lié à la situation de l’emprunteur. « Un très bon dossier peut désormais espérer du 3,20 % sur cette durée », souligne Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vous Financer, dans les colonnes du Figaro. Autre évolution encourageante pour les professionnels de l’immobilier, les vendeurs se montrent globalement plus souples.

Malgré des hausses dans certaines villes, les prix reculent

« Aujourd’hui, les propriétaires acceptent des baisses de prix, ce qui permet de débloquer des ventes », observe Thomas Lefebvre, en charge du secteur Data & Science chez Seloger.com, cité par BFMTV. Les prix ont reculé ainsi de 1,3 % depuis un an, même si des hausses se dessinent dans certaines villes. Depuis début 2024, le prix de vente au mètre carré a augmenté de 1,9 % à Paris et 2,3 % à Nice, mais baissé de 2 % à Marseille, 3 % à Lyon et Montpellier et même 4,3 % à Rennes.

Or, dans le même temps, une partie des Français retrouvent du pouvoir d’achat. La capacité d’acquisition des ménages repart à la hausse (+ 4 m2) en 2024, alors qu’ils étaient contraints d’acheter plus petit depuis deux ans (- 11 m2, soit la perte d’une pièce). Selon les calculs du site d’annonces, la baisse des taux, l’augmentation des revenus et les prix négociés pourraient permettre aux acheteurs de glaner environ 7 m2 se surface habitable.

« L’augmentation du pouvoir d’achat aura mécaniquement un effet sur la demande, aidée par le rebond saisonnier du printemps. Ça laisse suggérer un point de bascule », analyse Thomas Lefebvre, interrogé par BFMTV. « C’est un moment de marché intéressant pour se lancer, on est sur un plus bas des prix. Acheter, quitte à renégocier son crédit, ça peut valoir le coup », conseille-t-il.