« Dossiers du Rocher »: des perquisitions menées à Monaco, Nice et Paris

L’affaire dite des « Dossiers du Rocher » n’en finit plus de ternir l’image d’une Principauté déjà éclaboussée, il n’y a pas si longtemps de cela, par le tentaculaire dossier judiciaire « Bouvier/Rybolovlev ».

Cette première, née en octobre 2021 de la divulgation par un site anonyme de centaines de documents et mails piratés, oppose frontalement deux camps sur fond de juteux intérêts immobiliers.

D’un côté le « G4 », surnom donné à un influent quatuor d’amis, historiquement proches du prince Albert II, et désormais tombés en disgrâce : Thierry Lacoste, avocat et ami d’enfance du souverain ; Claude Palmero, administrateur des biens du Prince ; Laurent Anselmi, alors haut fonctionnaire du gouvernement princier et Didier Linotte, président du Tribunal Suprême de Monaco.

Tous accusés par le site web – toujours actif – d’intriguer, à travers ces mails échangés entre 2010 et 2020, notamment sur des dossiers immobiliers d’envergure (Esplanade des pêcheurs, par exemple) au bénéfice de leurs intérêts personnels.

Patrice Pastor, accusé par le G4 d’être le « corbeau »

De l’autre, le milliardaire et magnat de l’immobilier Patrice Pastor, accusé implicitement par ces mêmes hommes d’être le « corbeau » dissimulé derrière cette campagne numérique sophistiquée, laquelle aurait demandé plusieurs millions d’euros de logistique selon la Sûreté publique qui a enquêté dessus.

Entre les deux, le prince Albert II – qui, en mai, confiait à Monaco-Matin à quel point la situation devenait « pesante » et entachait la réputation du pays, qu’il n’était mêlé « ni de près ni de loin à ces attaques » – a depuis reconstruit son cercle proche de collaborateurs : en décembre 2021, il congédie l’ensemble de son cabinet et nomme une nouvelle équipe avec Laurent Anselmi, à sa tête. Lui-même finalement remercié au début de l’été 2023, comme Claude Palmero, son administrateur des Biens depuis 2001. Non sans éclats pour ce dernier.

Voilà pour le résumé.

Des plaintes en rafale

Représentés par des pénalistes parisiens de renom, les deux camps – qui démentent fermement les allégations respectives proférées à leur encontre – ont depuis intenté des actions en justice et des enquêtes ont été ouvertes à Monaco et en France.

Le « G4 » a déposé des plaintes pour « diffamation publique », « dénonciation calomnieuse », « violation du secret des correspondances » ou encore « faux et usage de faux ».

Selon le journal Le Monde, Patrice Pastor, s’appuyant sur les révélations du site « Les Dossiers du Rocher », a quant à lui porté plainte en mai contre ses quatre adversaires devant le Parquet national financier. Ce dernier, s’estimant incompétent, a transféré le dossier au procureur général de Monaco, par ailleurs saisi par l’avocat des quatre hommes d’une demande d’enquête visant implicitement Patrice Pastor.

C’est, ainsi, à Monaco que l’affaire a connu un rebond judiciaire ces dernières semaines.

Des perquisitions menées à Monaco et en France

Ce mercredi, Le Monde révèle dans un article qu’une « offensive judiciaire » a été menée avec l’ouverture, le 13 juillet, d’une information judiciaire contre X concernant l’ensemble des faits dénoncés.

Sollicité par Monaco-Matin, le procureur général de Monaco n’entend pas commenter, à ce stade, la procédure. Ouverte des chefs de « corruption », « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêts » et confiée aux trois juges d’instruction en poste à Monaco, l’enquête s’est traduite par une série de perquisitions contre les quatre hommes le 19 juillet. À Monaco mais aussi, dans le cadre de commissions rogatoires internationales, à Nice ou encore à Paris.

« L’homme qui fait trembler le Palais »

Y compris Claude Palmero, donc, dont les bureaux, le domicile privé et la résidence secondaire ont été fouillés. « Claude Palmero est devenu l’homme qui fait trembler le palais. Ses archives, ainsi que le contenu de son téléphone portable, sont aujourd’hui entre les mains de trois juges d’instruction monégasques, et risquent de parler pour lui « , écrivent les reporters Fabrice Lhomme et Gérard Davet.

Trembler car lors de son éviction du Palais, celui qui a occupé le poste sensible et de l’ombre d’Administrateur des Biens du Prince – et de fait détenteur d’informations sensibles sur la Principauté, des comptes personnels du Prince jusqu’aux investissements gouvernementaux – aurait emporté quelques cartons remplis de ses dossiers.

« Le grand déballage ne fait sans doute que commencer. Car les dossiers saisis chez lui contiennent des éléments, notamment financiers, potentiellement gênants pour la Principauté. Peu après son limogeage, les avocats d’Albert II avaient sommé M. Palmero de les restituer. Leur démarche est restée vaine », concluent les journalistes du Monde. Également sollicité par Monaco-Matin, un conseil de Claude Palmero répond que ce dernier « réserve ses explications aux différentes juridictions qu’il a saisies en sa seule qualité de victime et partie civile dans les différentes procédures judiciaires en cours ».

À l’instar de l’affaire Bouvier/Rybolovlev, celle des Dossiers du Rocher ne devrait pas connaître son épilogue de sitôt.

Le torchon brûle entre Claude Palmero et le Prince

Le torchon brûle entre le prince Albert II et Claude Palmero, administrateur des biens du Prince entre 2001 et juin 2023.

Le 6 juin, ce dernier s’est vu remercier de ses fonctions dans cet épineux contexte des « Dossiers du Rocher ». Ce jour-là au Palais princier, le colonel Luc Fringant, aide de camp du souverain et fidèle de la famille Grimaldi, a remis une lettre à l’intéressé lui demandant de vider et quitter son bureau à effet immédiat. Claude Palmero prenant soin d’emporter, au passage, quelques dossiers. Selon des informations du Monde et du Figaro, les avocats de cet expert-comptable, peu habitué à la lumière, ont déposé une requête le 14 juillet devant le Tribunal suprême de Monaco : ils demandent l’annulation de l’ordonnance de révocation ad nutum de Claude Palmero.

Par ailleurs, dans une interview accordée au Figaro le 13 juillet, le prince Albert II précisait à cette occasion que le départ de Claude Palmero, remplacé depuis lors par Salim Zeghdar nommé en intérim, l’avait conduit « à diligenter un audit, auprès d’un cabinet neutre qui n’a aucune attache dans la Principauté, pour faire toute la lumière sur cette histoire. »

Cet entretien à la presse nationale française a fait sortir du bois Claude Palmero qui s’est fendu, le 17 juillet, d’un communiqué de presse. « L’article se fait l’écho regrettable d’une campagne récurrente de dénigrement indigne d’un État de droit, campagne se nourrissant de faux documents, accusations malveillantes et insinuations fallacieuses. J’espère que les actions en justice en cours et à venir feront enfin la lumière sur les tenants et aboutissants de cette déplorable situation. Par respect pour les institutions et autorités monégasques, je me suis abstenu de toute déclaration publique jusqu’à présent, mais je ne peux me laisser ainsi calomnier… »

Ce mercredi, dans leur article, les journalistes du Monde révélaient que les avocats de Claude Palmero s’apprêtaient, au nom de leur client, à déposer plainte à Paris pour « diffamation » contre le prince Albert II.

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