La municipalité de Nice évoque cette semaine une série de mesures visant à serrer la vis des locations saisonnières, qui impactent grandement le marché immobilier local. Si la plateforme Airbnb assure qu’elle collaborera, une part des loueurs se disent (très) réticents…
Jeudi 14 novembre, Christian Estrosi a dévoilé à la fois une étude portant sur l’impact de la location saisonnière à Nice, mais aussi toute une série de mesures pour remédier à ce phénomène qui est l’un des facteurs de la crise du logement dans la capitale maralpine. Tout ceci faisant écho à la loi « anti-Airbnb » débattue ce mois-ci par les parlementaires.
Cela fait un moment que le premier magistrat de la commune entend pouvoir durcir le ton sur ce sujet. L’adoption du texte à l’Assemblée nationale lui offrirait cette latitude pour encadrer et contrôler le secteur.
Les annonces auraient grimpé de 36 % ces dernières années
Une étude a été commandée par la Métropole niçoise, main dans la main avec un partenaire privé, Touriz. Elle nous donne un aperçu de la situation quartier par quartier. L’enquête montre que pour un appartement à louer, il y a 7 à 10 annonces de meublés touristiques, ce qui, selon les propos du maire, « pèse lourdement sur l’offre locative, les prix immobiliers, l’industrie hôtelière, sans parler des nuisances« .
Ce total est en constante progression. Pour 2023, on recensait quelque 13 700 annonces, soit une augmentation de 36 % par rapport à la période post-Covid-19. 70 % de ces biens se trouvent dans des secteurs dits « tendus », et la Baie des Anges en compte 32, toujours d’après l’étude. Ils se situent majoritairement dans le centre historique et sur la bande littorale.
Ajoutons à cela qu’une partie de ces offres n’est pas légale. La Ville en a repéré près de 3500, des propriétaires qui louent leur demeure plus longuement que les 120 jours max autorisés. Alors, face à ces abus, Christian Estrosi a annoncé qu’il souhaitait « aller plus loin dans sa règlementation« , une fois le décret d’application de la nouvelle loi publié.
Sept propositions concrètes de la Ville
Concrètement, sept propositions sont envisagées à Nice. La plus importante est sans aucun doute l’instauration de quotas « quartier par quartier« . Au-delà, les loueurs devront compenser en transformant un local de surface équivalente en habitat — autant dire une interdiction, tant cela est complexe et coûteux.
Il est aussi question de limiter la durée des autorisations temporaires accordées en passant de six à cinq ans et de rabaisser le nombre de jours autorisés à la location touristique pour les résidences principales. On tomberait à 90 jours, contre 120 aujourd’hui.
Parmi les nouveautés, soulignons aussi que la mairie veut avoir le droit de réclamer aux bailleurs un diagnostic énergétique respectant les normes, ainsi « qu’une attestation sur l’honneur du respect du règlement de copropriété. »
Enfin, elle aimerait avoir l’opportunité d’infliger une amende allant jusqu’à 20.000 euros en cas d’infraction et de désigner des zones acceptant uniquement les habitations principales dans le plan local d’urbanisme.
Le tout permettrait de faire reculer le nombre total d’annonces « d’au moins 50 % »
Qu’en dit Airbnb ?
Toutes ces mesures ont bien évidemment fait réagir les professionnels concernés, à commencer par Airbnb.
La société américaine a assuré par communiqué qu’elle « se tenait au service de la Ville pour la soutenir dans l’élaboration de justes seuils, adaptés à chaque secteur de la localité. »
En revanche, elle « regrette le projet d’abaisser le nombre de jours pendant lesquels les familles niçoises peuvent louer leur résidence principale. » Elle estime que cela les « pénaliserait » et que ce changement n’aurait « pas d’impact sur l’offre de logements disponibles.«
Les professionnels locaux vent debout !
Quant à l’Association des professionnels de la location touristique dans les Alpes-Maritimes, elle montre son opposition aux propositions de la municipalité. « Nous attendons avec impatience votre prochaine sortie de route avec un règlement qui sera à l’image des précédents, un bricolage. Au lieu de jouer les Mozart de la règlementation, essayez une approche plus efficace… La concertation, et notamment avec les pros« , rétorque-t-elle.
Elle poursuit, attaquant spécifiquement l’étude évoquée par Christian Estrosi. « Vous n’êtes pas le seul à décider. Vous vous appuyez sur une compilation de chiffres partiels fournis par une société privée de conseil, donc des chiffres orientés. Tant que vous fermerez la porte aux syndicats professionnels, vous trouverez une réponse judiciaire de leur part. Vous avez présenté des chiffres hors contexte » assure l’UPLT.
Le collectif se montre ferme pour conclure : « nous ne vous laisserons rien imposer. Ce sera une concertation avec les professionnels de la location, les commerçants, les unions de propriétaires bailleurs et les syndics. Ou nous nous retrouverons devant les tribunaux… »
L’objectif de nice-nord-immobilier.fr est de trier sur le web des posts autour de Pro Immo Contact, vente et location à Nice Nord, Gairault et environs (archive.org) puis les diffuser en tâchant de répondre au mieux aux questions du public. Cet article parlant du sujet « Pro Immo Contact, vente et location à Nice Nord, Gairault et environs (archive.org) » fut sélectionné en ligne par les rédacteurs de nice-nord-immobilier.fr. Cette chronique est reproduite du mieux possible. Pour toute remarque sur ce texte concernant le sujet « Pro Immo Contact, vente et location à Nice Nord, Gairault et environs (archive.org) », merci de contacter les coordonnées indiquées sur notre site internet. Consultez notre site internet nice-nord-immobilier.fr et nos réseaux sociaux afin d’être renseigné des nouvelles parutions.