Depuis plusieurs années, le marché locatif en France se caractérise par une forte tension, conséquence d’un déséquilibre grandissant entre l’offre et la demande de logements à louer notamment dans les grandes villes. Les mises en location depuis un an continuent de diminuer -1,3 % au grand dam des Français qui cherchent désespérément à se loger. Quelles différences entre le marché de la location vide et de la location meublée longue durée ? Les JO de Paris 2024 produisent-ils déjà des effets ? Décryptage avec la 1re édition de l’Observatoire Guy Hoquet Location au 1er trimestre 2024, en exclusivité pour le JDD : le seul observatoire qui analyse l’offre et les loyers de 15 portails d’annonces immobilières de professionnels et de particuliers.
Sur le ring de la location, victoire par KO des logements meublés contre les logements vides
Le match est plié d’avance. Sur un an, du 1er trimestre 2023 aux 3 premiers mois de cette année, la mise en location meublée l’emporte avec une augmentation de 13 % tandis que la location vide fait grise mine en retrait de 8 %. Comment expliquer ce phénomène ? Les bailleurs privilégient semble-t-il de plus en plus les meublés, car ils sont réputés, plus rentables, avec une fiscalité plus avantageuse et bénéficient de conditions plus souples en particulier lorsque le propriétaire veut récupérer son bien. Bail d’1 an maximum pour la location courte durée contre 3 ans pour un logement vide. 5 régions seulement, concentrent la moitié de l’offre en France, l’île de France est globalement, la plus touchée par la raréfaction des annonces locative -10,1 %. Viennent ensuite, les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté, le Grand Est et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Numéro 1 sur le podium, la forte progression des loyers
La tendance est la même dans toutes les régions Françaises. + 3,2 % en moyenne au niveau national mais de nombreuses grandes villes vont bien au-delà. Paris, Le Havre ou bien encore Angers, par exemple on a des prix locatifs au m² en progression de plus de 6 % sur un an. Parallèlement, les surfaces louées se réduisent comme peau de chagrin. Il faut débourser en moyenne dans la capitale 1 555 euros pour un petit 40 m² ou bien encore 920 euros pour un appartement équivalent à Nice. Les raisons avancées pour expliquer cette situation, là encore le manque d’offres fait flamber les prix et l’encadrement des loyers n’y change rien. Les propriétaires n’ont jamais été aussi tatillons en choisissant les locataires les plus solvables. Cette situation risque de perdurer, puisque bon nombre de locataires n’ont toujours pas les moyens d’accéder à la propriété à cause de prix et de taux de crédits toujours trop élevés.
Les JO remportent le sprint et bouleversent la location longue durée
Si le marché locatif se tend toujours un peu plus dans les grandes villes qui vont accueillir les Jeux olympiques, comme Paris ou Nice, c’est parce que de nombreux propriétaires ont clairement retiré les meublés en location longue durée du marché pour les louer en durée limitée à l’occasion des JO et à des prix multiplier par 3 en moyenne. L’appât du gain grand vainqueur de la compétition à ce stade.
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