En Gironde comme partout en France, le marché immobilier tourne au ralenti. On est loin d’un effondrement des prix et des volumes vendus, mais dire qu’ils se « stabilisent » serait un euphémisme. À Bordeaux par exemple, après quatre années d’augmentation incessante, ils connaissent une baisse de plus de onze pour cent depuis 2023.

« Ça ne pouvait pas durer indéfiniment, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel », illustre Delphine Detrieux, présidente de la chambre des notaires de la Gironde.

Si Bordeaux reste la troisième ville derrière Lyon et Nice où l’immobilier est le plus cher en France (hors Île-de-France), de nombreuses communes ont subi de plein fouet la chute des coûts en Gironde.

Les communes où les prix ont chuté dans la métropole de Bordeaux

• Le bâti ancien – Bassens et Blanquefort :

Dans la métropole bordelaise, le bâti ancien en prend un coup. Mais alors que Bassens et Blanquefort ont vu leurs prix chuter de plus ou moins 9%, Lormont et Saint-Médard-en-Jalles sont parvenus à enregistrer une hausse de plus de 3% de leurs prix au mètre carré pour les appartements anciens.

• Le marché du neuf – Bruges, Cenon, Villenave-d’Ornon et Floirac :

Bruges a vu les prix de ses appartements neufs chuter de 6,5% – peut-être à cause de sa localisation éloignée de Bordeaux, étant donné l’accessibilité à Bordeaux et aux bassins d’emploi est un des plus gros facteurs d’attractivité immobilière des communes – selon Marie Laborde-Latouche, notaire à Bordeaux.

De son côté, Lormont, de plus en plus prisée pour ses prix bas, les a vus augmenter de plus de dix pour cent en un an. Les communes de Cenon et Villenave-d’Ornon ont elles enregistré des baisses de plus de deux pour cent, allant jusqu’à 4,2 % à Floirac. Une aubaine pour les acheteurs du secteur. 

• À Bordeaux même, le coût des appartements anciens est en baisse de plus de deux pour cent, tandis que celui des appartements neufs stagne. Seul le prix des maisons anciennes a augmenté de 0,7%.

Libourne et le Nord-Gironde

• Dans le Libournais – Saint-Sulpice-et-Cameyrac et Castillon-la-Bataille

Véritable « alternative à Bordeaux », Libourne séduit et la tendance s’est confirmée cette dernière année. Les prix des appartements anciens ont augmenté de plus de cinq pour cent dernièrement et ceux des maisons anciennes, de 1,7%.

Mais les communes alentour échappent à cette tendance, comme celles de Saint-Sulpice-et-Cameyrac ou à Castillon-la-Bataille où le coût du mètre carré a chuté de neuf à dix pour cent pour les maisons anciennes – les principaux biens à la vente dans ces zones.

• Nord-Gironde – Galgon, Cézac et Saint-Médard-de-Guizières :

Dans le Nord-Gironde, les acheteurs pourraient trouver chaussure à leur pied dans les maisons anciennes, où les prix sont en nette baisse contrairement à ceux du neuf.

Galgon et Cézac enregistrent une impressionnante dégringolade de plus de 14% dans le bâti ancien, similaire à celle de Saint-Médard-de-Guizières où ils ont baissé de plus de onze pour cent. A contrario, Cubzac-les-Ponts et Saint-Denis-de-Pile ont vu leurs prix augmenter de 18,9% et 11,5% dans ce secteur.

Dans le Médoc et sur le bassin d’Arcachon, des prix en hausse

Le bassin d’Arcachon, au vu de son attractivité, n’a enregistré aucune baisse significative des prix, quelque soit le secteur de vente. « On a observé une montée en gamme des logements et une hausse des prix », souligne Jérôme Duron, membre de la chambre des notaires qui exerce à Biganos.

Il souligne même que « le marché du luxe s’est très bien porté l’an dernier », et observe l’installation de nombreuses agences immobilières spécialisées dans le domaine sur le bassin d’Arcachon. Une maison à plus de 28 millions d’euros avait d’ailleurs été vendue dans le secteur du Pyla. 

Les seules communes qui ont enregistré des baisses sont Biganos, avec -1,6% sur les appartements anciens ; et sur les maisons anciennes, Audenge (6,1%), Biganos (3,8%), Marcheprime et Gujan-Mestras (1,5% environ).

Dans le Médoc, alors que les prix médians des appartements anciens ont gonflé de 7,7% et les neufs de 15%, seuls ceux des maisons anciennes ont augmenté de moins d’un pour cent en moyenne. Ils ont notamment chuté  de 16,9% à Pauillac et d’environ 9% à Castelnau-de-Médoc et Ludon-Médoc.

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